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Visite du musée de la matière médicale

La Matière médicale (aussi appelée pharmacognosie) est l'étude des matières premières d'origine biologique à usage médical. On y étudie donc par exemple les drogues (herbes séchées), les huiles essentielles... Dans les substances produites par les plantes, les plus utilisées en pharmacognosie sont celles qui sont produites grâce au métabolisme secondaire des plantes, c'est-à-dire celles qui ne leur sont pas indispensables.
Certaines huiles essentielles sont là depuis plus d'un siècle, c'est pourquoi certaines s'étaient évaporées. Une grande partie de la collection du musée date de l'époque des expositions universelles, moment privilégié pour les échanges scientifiques. Nous avons appris comment les extractions d'essences se réalisaient. Pour les rutacées (agrumes), par exemple, il existe deux manières : industriellement, on presse l'écorce pour obtenir l'huile, mais pour les produits de pharmacie, on doit l'obtenir par entrainement à la vapeur d'eau, c'est-à-dire en faisant bouillir de l'eau afin que la vapeur entraîne des particules d'essence.

 

 

  2e Vitrine

 

Le pavot à opium, Papaver somniferum, appartient à la famille des Papavéracées comme le Coquelicot cultivé pour ses graines oléagineuses et comestibles utilisées en boulangerie (pain aux graines de Pavot, farine de Pavot) et pour en extraire l’huile.

 

   

    L'opium est une des plus anciennes drogues, il est consommé de toutes les façons fumé, avalé, injecté... Il est produit à partir du pavot : papaver somniferum. Pour extraire l'opium de la plante, une incision était réalisée dans la capsule encore verte, un latex blanc était récupéré : c'est l'opium brut ; celui-ci se solidifie après évaporation pour former l'opium sec. Aujourd'hui la plus grande quantitié de l'opium issu de la culture du pavot sert à extraire la morphine, matière première à la production d'héroïne. 
Pendant l'Antiquité le Pavot poussait surtout sur le bassin méditerranéen et c'est à Rome que la première description scientifique en fut faite par Dioscoride au premier siècle. Vers le XVIIIème siècle, les Anglais ont commencé à exporter l'opium en Chine, pour pouvoir importer du thé de Chine. L'opium était alors surtout connu pour ses effets antalgiques et sédatifs. Mais les Chinois se sont trop vite habitués à cette substance et il y eut bientôt de nombreux opiomanes (1 personne sur 5 environ). La guerre de l'opium déboucha sur la domination anglaise en Chine. Parallèlement, au XIXème siècle, le pharmacien allemand Friedrich Wilhelm Sertürner réussit à isoler la molécule principale de l'opium en 1805 : la morphine (alcaloïde, est baptisée morphine en référence à Morphée le dieu grec des rêves). Cette découverte a permis de profiter des effets antalgiques de l'opium. Un peu plus tard, Pierre Robiquet parvient à extraire la molécule de codéine (autre alcaloïde) de l'opium du pavot, et découvre qu'elle peut constituer un traitement contre l'addiction à l'opium (et à l’héroïne). En 1952, la synthèse chimique de morphine et de dérivés morphiniques est possible mais les formes tridimentionelles et les effets de ces molécules sont différents de la morphine naturelle. La molécule de morphine est chirale, (non superposable à son image dans un miroir) ce qui la rend très difficile à reproduire par synthèse

 

        3e Vitrine :

 

   La quinine est un alcaloïde utilisé en particulier dans le traitement du paludisme, maladie mortelle. Sa première utilisation semble remonter au XVIIème siècle, lorsque Louis XV, fut guéri par un Jésuite, grâce à une poudre préparée à base d'écorce de Quinquina (la « poudre des Jésuites »). L'arbre à l'origine de cette poudre ne poussait que dans les Andes, entre 1000 et 3000 mètres d'altitude. Joseph de Jussieu décide donc d'y partir, pour rapporter des extraits de cette écorce. Dès lors, les Européens essayèrent d'acclimater cet arbre, comme par exemple les Anglais à Darjeeling, ou dans les îles de Java. En 1820, deux pharmaciens français J. Pelletier et J. B. Caventou, séparèrent la quinine des écorces d'un Quinquina jaune, et montrèrent qu'il s'agit du principe actif des Quinquinas. La réalisation des médicaments fut simplifiée et la production augmentée. La quinine a plusieurs propriétés : en plus d'être très efficace contre le paludisme, cette molécule est un alcaloïde ; amère, elle est aussi phosphorescente, (elle absorbe les UV, rayons invisibles pour l'oeil humain, et en réémet sous forme d'autres rayons, cette fois visibles). Pendant très longtemps, la quinine naturelle est restée une solution plus efficace que les molécules de synthèse contre certaines formes de paludisme. Mais en 2001, Gilbert Stock, de l'université Columbia réussit à créer des molécules de quinine de synthèse, qui ont exactement le même effet que la quinine naturelle. 


 

        4e Vitrine


 

   Le chocolat provient d'un arbre d'Amérique Centrale, le Théobrome Cacao. Les Aztèques et les Mayas l'utilisaient pour en faire une boisson épicée. Les Espagnols ont apporté la mode de cette boisson en Europe et l'ont transformée en boisson sucrée. Contrairement à la majorité des arbres qui portent leurs fruits au bout de leurs branches, celui-ci les porte sur son tronc. Ces fruits, les ''cabosses'', une fois coupés en deux, laissent apparaître des fèves. Dans une fève de cacao il y a environ 55% de matière grasse. Pour faire du cacao, les fèves sont dépulpées et mises à fermenter afin de bien les nettoyer. Les fèves séchées sont torréfiées (à 130-160°) et broyées pour obtenir du cacao. A l'origine, le cacao était une préparation pharmaceutique (sous prescription du médecin). C'est pourquoi les premières recherches et les premières expériences ont été réalisées par des scientifiques. Van Houten, chimiste hollandais du XIXème siècle, a inventé le pressage du chocolat (il presse la fève torréfiée), ce qui permet d'enlever une partie de la matière grasse (beurre de cacao). Le pressage permet de réduire de 50% à 25% la quantité de matière grasse. Le cacao pressé (le tourteau) obtenu est pulvérisé, pour obtenir le cacao en poudre. Le beurre de cacao extrait est utilisé en cosmétique, pour la réalisation de savon ou en pharmacie, pour la production de suppositoires, ou en chocolaterie, pour le chocolat blanc. Ensuite, les perfectionnements se multiplièrent : un médecin anglais inventa la tablette de chocolat, puis Lindt, fils de pharmacien, inventa le conchage, procédé d'affinage du chocolat par brassage à une température de 80 degrés Celsius et à malaxer pendant longtemps en y incorporant du beurre de cacao, ce qui change les propriétés physiques du chocolat, et qui donne un chocolat de meilleure qualité. 

 

    

 

 

        5e Vitrine :

 

    A ce moment de la visite, nous avons parlé des poisons de flèche.

A un moment de la visite, nous avons parlé des poisons de flèche. Il y a plusieurs type de poisons de flèche. Les deux principaux sont ou bien d'origine animale ou bien d'origine végétale. Les poisons de flèche étaient principalement utilisés pour la chasse par les Indiens d'Amérique, et le sont encore aujourd'hui par quelques populations de «chasseurs-cueilleurs». Comme la viande de l'animal chassé est mangée par les chasseurs, il a fallu trouver des poisons qui ne soient pas nocifs pour l'homme. Il y a donc deux techniques principales : pour les poisons d'origine animale, on trempe une flèchette dans une substance visqueuse et toxique de l'animal, comme la peau, le venin... Par exemple, le poison couvrant la peau d'une espèce de grenouille était très efficace. Pour ceux qui sont d'origine végétale, des plantes contenant du poison non-létal pour l'homme ont été trouvées. Il suffisait alors de récupérer ce poison et d'en enduire les flèches. En Afrique, par exemple, des flèches cardio-toxiques, qui agissent sur le cœur de l'animal, sont utilisées. Le poison utilisé est recueilli dans le Strophantus, végétal d'Afrique. En Amérique du Sud, le curare est utilisé, pour ses effets paralysants : il bloque la transmission neuro-musculaire, empêchant ainsi l'animal de s'enfuir. Il s'agit d'un myorelaxant qui provoque la mort par paralysie du système respiratoire, entraînant l'asphyxie. Grâce à cette technique, les animaux peuvent être consommés. Mais cette substance peut être allergénique. Les flèches étaient tirées à l'aide d'une sarbacane, qui pouvait mesurer entre 2 et 4 mètres. 

   


 

   


 

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